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gue, et dès-lors, le nouveau fluide qu’on introduisait dans l’organisme, n’agissait plus que comme véhicule des quelques globules qui restaient ; trois heures après l’injection seulement, le patient fut sensiblement mieux. Ce temps n’a-t-il pas été suffisant pour donner lieu à la formation d’une certaine quantité de globules ? — Le sang étranger, qui n’était plus qu’un liquide inerte, aurait été éliminé avec les sécrétions. L’expérience, répétée sur le même sujet, mais avec du sang extrait de la veine du bœuf, seulement depuis vingt-quatre heures, a occasionné la mort. Ces deux faits, qui se contredisent l’un l’autre, nous prouvent une fois de plus que quarante heures suffisent pour apporter des modifications, soit dans le volume, soit dans la consistance des globules. Tous les autres cas ont été suivis de mort.

Concluons donc, que pour obtenir un vrai succès, il faut injecter du sang pris sur un animal dont les dimensions des globules soient les mêmes que ceux du sang du sujet sur lequel on opère. M. Delafond nous dit que celui qui fournit le sang, doit être à un degré de parenté zoologique le plus rapproché possible de celui qui le reçoit ; il cite à l’appui, les résultats qu’il a obtenus en injectant du sang de cheval dans l’âne. Les globules hématiques du cheval sont plus petits que ceux de l’âne, et il reste à savoir si la contre expérience justifierait cette proposition d’une manière générale. L’induction physiologique nous fait pencher pour la négative.

Lorsque dans la pratique on est obligé de recourir à la transfusion du sang, pour éviter de graves mécomptes, on doit toujours prendre le fluide à injecter sur un animal de même espèce que celui qui nécessite l’opération, et on doit opérer aussitôt après la sortie du sang des vaisseaux. En observant ces deux principes, on a une double chance de succès.