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TISSU MUSCULAIRE. — On a nié et on nie même encore l’irritabilité fonctionnelle dans les muscles. On prétend qu’ils la tiennent des filets nerveux. Nous avons vu Haller trouver de nombreux contradicteurs, et jusqu’à ces derniers jours ils s’étaient faits forts d’objecter toujours les imperfections des expériences. Cl. Bernard a heureusement réduit à néant leur argument le plus précieux. Il empoisonne une grenouille par le curare, en introduisant cette substance sous la peau ; or, cet agent n’agit que sur les nerfs du mouvement qu’il paralyse ; si on excite un muscle, celui-ci se contracte ; donc le muscle est irritable quoique le système nerveux moteur soit mort. Cette expérience prouve en outre que le tissu nerveux et le tissu musculaire sont d’une essence différente, puisque le même agent tue l’un et laisse l’autre manifester sa propriété caractéristique.


TISSU CONJONCTIF. — Nous pourrions invoquer comme preuve de l’existence de cette propriété dans ce tissu, les phénomènes qui surviennent dans la cicatrisation ; car, pourquoi ne donne-t-il pas alors naissance aux mêmes éléments ? le tissu nouveau est tantôt osseux, tantôt cartilagineux, tantôt semblable à celui pris pour type. On pourrait peut-être contester. Ce qu’il y a de plus certain, c’est que ce tissu contient des cellules qui, nous le verrons, jouissent de la propriété qui nous occupe.


CELLULES. — Les cellules nerveuses sont irritables, c’est de toute évidence. Quant aux autres, il suf-