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DIMINUTION DE L’IRRITABILITÉ. — Si maintenant nous considérons un sujet débilité par une nourriture insuffisante, ou vivant dans un milieu humide, sombre, qu’arrivera-t-il si les causes de l’inflammation agissent sur un de ces organes ?

Les mauvaises conditions des milieux dans lesquels vivait cet animal ont agi peu à peu sur son organisme. Le sang qui constitue le milieu interne a subi lui-même l’influence des milieux externes. Il n’est plus aussi excitant pour les éléments histologiques [1], les matériaux nutritifs qu’il leur apporte ne possédant plus leur qualité première, n’ont plus répondu au mouvement atomique et moléculaire et l’irritabilité ne trouvant plus les conditions normales pour se manifester, a perdu de son intensité.

Prenez du soufre fondu, jetez-le dans l’eau, prenez-en du même et laissez refroidir à l’air, le groupement moléculaire n’est nullement le même. Eh ! que d’exemples ne pourrions-nous pas ajouter à celui-ci ! Il suffit ainsi de modifier un milieu pour que le rapport qui existe entre les atomes d’un corps varie aussitôt.

Les cellules, les fibres, enfin les organismes élémentaires, comme dit si bien Cl. Bernard, n’ont plus cette réaction qui les caractérise quand les milieux sont normaux. Si alors une cause de l’inflammation agit sur l’organisme, ce processus va se manifester, mais, comme il sera différent du premier cas !

  1. Cours sur la fièvre angéioténique, année 1874, par M. L. Lafosse.