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HENRI DE FAVERNE.

« Daignez prendre en considération la prière de cellui qui n’ose pas se dire

« Votre bien humble serviteur,
« Gabriel Lambert. »

Comme l’adresse, la lettre était écrite de la plus charmante écriture anglaise qui se pût voir ; elle indiquait une certaine habitude de style, quoique les trois fautes d’orthographe qu’elle contenait dénonçassent l’absence de toute éducation.

La signature était ornée d’un de ces parafes compliqués comme on n’en trouve plus qu’au bout du nom de certains notaires de village.

C’était un mélange singulier de vulgarité originelle et d’élégance acquise.

Cette lettre ne me disait rien pour le présent ; mais elle me promettait pour l’avenir tout ce que je désirais savoir.

Puis je me sentais pris de pitié pour cette nature plus élevée, ou, comme on le voudra, plus basse que les autres.

N’y avait-il pas un reste de grandeur dans son humiliation ?

Je résolus donc de lui accorder ce qu’il me demandait.