capable, vous ne ferez pas cela, n’est-ce pas, mon cher comte ?
— Vous vous trompez, Albert, je le ferai, puisque j’ai promis.
— Allons, dit Albert avec un soupir, il paraît que vous tenez absolument à me marier.
— Je tiens à être bien avec tout le monde ; mais, à propos de Debray, je ne le vois plus chez la baronne.
— Il y a de la brouille.
— Avec madame ?
— Non, avec monsieur.
— Il s’est donc aperçu de quelque chose ?
— Ah ! la bonne plaisanterie !
— Vous croyez qu’il s’en doutait ? fit Monte-Cristo avec une naïveté charmante.
— Ah çà ! mais, d’où venez-vous donc, mon cher comte ?
— Du Congo, si vous voulez.
— Ce n’est pas d’assez loin encore.
— Est-ce que je connais vos maris parisiens ?
— Eh ! mon cher comte, les maris sont les mêmes partout ; du moment où vous avez étudié l’individu dans un pays quelconque, vous connaissez la race.
— Mais alors quelle cause a pu brouiller Danglars et Debray ? Ils paraissent si bien s’entendre, dit Monte-Cristo avec un renouvellement de naïveté.
— Ah ! voilà ! nous rentrons dans les mystères d’Isis, et je ne suis pas initié. Quand M. Cavalcanti fils sera de la famille, vous lui demanderez cela.
La voiture s’arrêta.
— Nous voilà arrivés, dit Monte-Cristo ; il n’est que dix heures et demie, montez donc.
— Bien volontiers.
— Ma voiture vous conduira.