Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 5.djvu/102

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jusqu’au premier corps-de-garde ; d’ailleurs, à l’heure où le billet sera rendu à son adresse, il est probable que tu n’auras plus rien à craindre ; signe donc.

Caderousse signa.

— L’adresse : À monsieur le baron Danglars, banquier, rue de la Chaussée-d’Antin.

Caderousse écrivit l’adresse.

L’abbé prit le billet.

— Maintenant, dit-il, c’est bien, va-t’en.

— Par où ?

— Par où tu es venu.

— Vous voulez que je sorte par cette fenêtre ?

— Tu y es bien entré.

— Vous méditez quelque chose contre moi, monsieur l’abbé ?

— Imbécile, que veux-tu que je médite ?

— Pourquoi ne pas m’ouvrir la porte ?

— À quoi bon réveiller le concierge ?

— Monsieur l’abbé, dites-moi que vous ne voulez pas ma mort.

— Je veux ce que Dieu veut.

— Mais jurez-moi que vous ne me frapperez pas tandis que je descendrai.

— Sot et lâche que tu es !

— Que voulez-vous faire de moi ?

— Je te le demande. J’ai essayé d’en faire un homme heureux, et je n’en ai fait qu’un assassin !

— Monsieur l’abbé, dit Caderousse, tentez une dernière épreuve.

— Soit, dit le comte. Écoute, tu sais que je suis homme de parole ?

— Oui, dit Caderousse.

— Si tu rentres chez toi sain et sauf…