Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 5.djvu/150

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— Messieurs, dit-il, et vous, monsieur le comte, vous ne seriez point fâchés, je présume, d’entendre un témoin très important, à ce qu’il assure, et qui vient de se produire de lui-même ; ce témoin, nous n’en doutons pas, d’après tout ce que nous a dit le comte, est appelé à prouver la parfaite innocence de notre collègue. Voici la lettre que je viens de recevoir à cet égard ; désirez-vous qu’elle vous soit lue, ou décidez-vous qu’il sera passé outre, et qu’on ne s’arrêtera point à cet incident.

M. de Morcerf pâlit et crispa ses mains sur les papiers qu’il tenait, et qui crièrent entre ses doigts.

La réponse de la commission fut pour la lecture : quant au comte, il était pensif et n’avait point d’opinion à émettre.

Le président lut en conséquence la lettre suivante :


« Monsieur le président,

« Je puis fournir à la commission d’enquête, chargée d’examiner la conduite en Épire et en Macédoine de M. le lieutenant général comte de Morcerf, les renseignements les plus positifs. »


Le président fit une courte pause.

Le comte de Morcerf pâlit ; le président interrogea les auditeurs du regard.

— Continuez ! s’écria-t-on de tous côtés.

Le président reprit :


« J’étais sur les lieux à la mort d’Ali-Pacha, j’assistai à ses derniers moments ; je sais ce que devinrent Vasiliki et Haydée ; je me tiens à la disposition de la commission, et réclame même l’honneur de me faire entendre. Je serai dans le vestibule de la Chambre au moment où l’on vous remettra ce billet. »