Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 5.djvu/30

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— Je crois que vous avez raison.

— Ah ! c’est bien heureux !

— J’irai seul.

— Allez ; mais vous feriez encore mieux de n’y point aller du tout.

— C’est impossible.

— Faites donc ainsi ; ce sera toujours mieux que ce que vous vouliez faire.

— Mais en ce cas, voyons, si malgré toutes mes précautions, tous mes procédés, si j’ai un duel, me servirez-vous de témoin ?

— Mon cher vicomte, dit Monte-Cristo avec une gravité suprême, vous avez dû voir, qu’en temps et lieu, j’étais tout à votre dévotion ; mais le service que vous me demandez là sort du cercle de ceux que je puis vous rendre.

— Pourquoi cela ?

— Peut-être le saurez-vous un jour.

— Mais en attendant ?

— Je demande votre indulgence pour mon secret.

— C’est bien. Je prendrai Franz et Château-Renaud.

— Prenez Franz et Château-Renaud, ce sera à merveille.

— Mais enfin, si je me bats, vous me donnerez bien une petite leçon d’épée ou de pistolet ?

— Non, c’est encore une chose impossible.

— Singulier homme que vous faites, allez ! Alors vous ne voulez vous mêler de rien ?

— De rien absolument.

— Alors n’en parlons plus. Adieu, comte.

— Adieu, vicomte.

Morcerf prit son chapeau et sortit.

À la porte, il retrouva son cabriolet, et, contenant du