Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 5.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et elle suivit son mari.

Morrel sortit de l’angle sombre où il s’était retiré, et où personne ne l’avait vu, tant la préoccupation était grande.

— Partez vite, Maximilien, lui dit Valentine, et attendez que je vous appelle. Allez.

Morrel consulta Noirtier par un geste. Noirtier, qui avait conservé tout son sang-froid, lui fit signe que oui.

Il serra la main de Valentine contre son cœur et sortit par le corridor dérobé.

En même temps Villefort et le docteur rentraient par la porte opposée.

Barrois commençait à revenir à lui : la crise était passée, sa parole revenait gémissante, et il se soulevait sur un genou.

D’Avrigny et Villefort portèrent Barrois sur une chaise longue.

— Qu’ordonnez-vous, docteur ? demanda Villefort.

— Qu’on m’apporte de l’eau et de l’éther. Vous en avez dans la maison ?

— Oui.

— Qu’on coure me chercher de l’huile de térébenthine et de l’émétique.

— Allez ! dit Villefort.

— Et maintenant que tout le monde se retire.

— Moi aussi ? demanda timidement Valentine.

— Oui, mademoiselle, vous surtout, dit rudement le docteur.

Valentine regarda M. d’Avrigny avec étonnement, embrassa M. Noirtier au front et sortit.

Derrière elle le docteur ferma la porte d’un air sombre.

— Tenez, tenez, docteur le voilà qui revient ; ce n’était qu’une attaque sans importance.