Page:Dumoulin - Études et portraits d'autrefois (1911).djvu/292

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nuira en quelque façon que ce puisse être aux nouveaux travaux ».

Son commerce prospérait: il vivait en paix avec les syndics de sa communauté et n’avait point de conflits avec les épiciers, possesseurs de droits mitoyens avec ceux des limonadiers ; son café était fort bien achalandé ; son ratafia, ses limonades, son orgeat avaient leurs amateurs dans le personnel du château et cela lui faisait une clientèle honorable et fructueuse. Sa femme, très avenante, écoulait facilement à la cour carpes, brochets, perches et tanches. Sa belle-sœur avait épousé Ch. Bazin, contrôleur de la maison de la Reine, ce qui agrandissait le cercle de ses relations et par là de sa clientèle. Il avait été nommé fourrier des logis des écuries de Monsieur, frère du roi.

De plus, sa femme l’avait rendu père de dix-neuf enfants ; en 1790, il lui en restait cinq.

Notable commerçant, officier de cour, en passe de faire fortune, époux aimé, tendre père, Charles Langlois était décidément un homme heureux. Comme tous ceux à qui la fortune a souri, il était cependant enclin à la fronde ; bien qu’il participât aux charges d’ancien régime, il embrassa les idées nouvelles.

En 1789, il se fit enregistrer dans la garde nationale et, le 18 juillet, il fut nommé sergent ; son devoir civique, il l’accomplit. Lui-même a pris soin, dans un mémoire justificatif, de nous narrer les affaires auxquelles il fut mêlé :