Page:Dumoulin - Études et portraits d'autrefois (1911).djvu/299

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À sa sortie de la Conciergerie, Langlois revint à Versailles. Il demanda des subsides au comité des secours, « ses facultés ayant été absorbées par une aussi longue détention ».La municipalité de Versailles fournit d’excellents certificats, mais le comité, sur le rapport de R. Ducos, « passa à l’ordre du jour » et renvoya le pétitionnaire « à se pourvoir auprès de sa commune pour participer aux secours communs ». Obtint-il ces secours ? Des rentrées inespérées lui vinrent-elles ? Remonta-t-il son commerce et retrouva-t-il des ressources ? Tout cela est probable, mais nous n’avons pas de données certaines sur ce point. Peu importe, d’ailleurs. Quand vint le Directoire et son besoin de fêtes, de lieux de plaisirs et de réunion, Charles Langlois, qui voyait l’Elysée transformé en hôtel garni et ses jardins changés en guinguettes ; Bagatelle devenir aussi un centre de plaisirs et un café, eut une idée qu’on dut trouver admirable autour de lui.

À deux pas, un local superbe, le petit Trianon, s’offrait à sa spéculation ; les pièces, coquettes et peu abîmées, s’ouvraient sur d’admirables terrasses, et non loin, dans les allées capricieuses du jardin anglo-chinois, toutes les pittoresques constructions du hameau de Marie-Antoinette se prêtaient à merveille à de fructueuses opérations.