Page:Dupin - De l’éléphantiasis des bêtes bovines.djvu/16

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la marche n’est plus assurée, que les membres sont raides, que l’appétit est variable et capricieux, et que la rumination est incomplète. Bientôt après, on voit qu’il y a tristesse bien apparente, lourdeur de la tête qui est portée bas, faiblesse augmentée, appui du corps tantôt sur un membre, tantôt sur un autre. Si l’on fait sortir l’animal, on trouve souvent qu’il tâtonne et qu’il cherche, pour l’appui de ses pieds, les endroits les plus moelleux, souvent même il racle le sol avec ses pieds postérieurs. Si on examine le malade de plus près, on s’aperçoit que son aspect n’est plus normal : le regard a perdu son brillant et les yeux leur limpidité ; les conjonctives sont injectées, le mufle sec ou inégalement humide, la face est plissée, les paupières sont ridées. Quelquefois le garrot et la colonne vertébrale sont d’une sensibilité extrême dans toute leur étendue ; ce symptôme manque totalement dans d’autres circonstances.

Quelques heures plus tard, tous ces symptômes ont grandi : les yeux sont larmoyants, la peau est très-rouge, chaude, douloureuse, adhérente, épaissie même ; le tissu cellulaire est serré et crépite quelquefois en pinçant la peau ; le poil est hérissé et terne ; la faiblesse a augmenté, les membres sont très-raides et les pieds douloureux. Toutes les muqueuses sont très-rouges, les cornes et les oreilles très-chaudes. La respiration s’accélère au moindre exercice et devient même plaintive ; la peau de la face interne des cuisses devient rouge et plissée