Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/94

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salité que celui de la Nature elle-même, ou de l’Être qui réunit cette double force. Nous apprenons de Diodore que les Égyptiens n’étaient pas les seuls peuples qui eussent consacré cet emblème ; qu’il l’était chez les Assyriens, chez les Perses, chez les Grecs, comme il l’était chez les Romains et dans toute l’Italie. Partout il fut consacré comme une image des organes de la génération de tous les êtres animés, suivant Diodore, ou comme un symbole destiné à exprimer la force naturelle et spermatique des Astres, suivant Ptolémée.

Les docteurs chrétiens, également ignorants et méchants, et toujours occupés à décrier et à dénaturer les idées théologiques, les cérémonies, les statues et les fables sacrées des Anciens, ont donc eu tort de déclamer contre les fêtes et contre les images qui avaient pour objet le culte de la fécondité universelle. Ces images, ces expressions symboliques des deux grandes forces de l’Univers-Dieu, étaient aussi simples qu’ingénieuses, et avaient été imaginées dans les siècles où les organes de la génération et leur union n’avaient point encore été flétris par le préjugé ridicule de la mysticité, ou déshonorés par les abus du libertinage. Les opérations de la Nature et ses agents étaient sacrés comme elle : nos erreurs religieuses et nos vices les ont seuls profanés.

Le double sexe de la Nature, ou sa distinction en cause active et passive, fut aussi représenté chez les Égyptiens par une Divinité androgyne, ou par le dieu Cneph, qui vomissait de sa bouche l’œuf symb-