Page:Dupuy - La vie d'Évariste Galois.djvu/65

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des études à l’École préparatoire, pour se glisser à sa place, nous nous exprimerons d’une manière vague sur le compte des ambitieux, des intrigants ; au lieu de dire que M. Guigniault n’a pas été plutôt directeur des études qu’il a sollicité et obtenu le titre de directeur même de l’École, puis celui d’inspecteur général des études ; au lieu de dire, encore par conjecture, qu’il s’accomoderait volontiers du titre de conseiller-chef de l’École Normale, s’il était assez heureux pour obtenir qu’on rétablît la chose sur l’ancien pied, nous préférerons blâmer d’une manière générale les avancements trop rapides, cela n’afflige personne, et on ne se cause pas de chagrin à soi-même ; au lieu de dire que, non content de tout cela, il travaille à se procurer aux dépens des autres toutes les petites commodités de la vie, et qu’ainsi il voudrait faire déloger du collège du Plessis un professeur qui y occupe un logement gratuit, nous garderons le silence, car le silence est plus poli […]

Nous ne pouvons pas mieux compléter notre réplique qu’en la faisant suivre de la lettre ci-après, que nous recevons à l’instant[1].


Note du rédacteur. — En publiant cette lettre, dont nous supprimons la signature, quoiqu’on ne nous en ait pas fait la recommandation, nous devons faire remarquer qu’aussitôt après les trois mémorables journées de Juillet, M. Guigniault fit publier dans tous les journaux que le Directeur de l’École Normale en avait mis tous les élèves à la disposition du gouvernement provisoire !


V.

Lettres de M. Guigniault au Ministre sur l’expulsion de Galois.

(Archives nationales, carton F17, 70355.)

1o.
Monsieur le Ministre,

C’est avec une profonde douleur que je me vois forcé de vous rendre compte à l’instant d’un acte qu’il m’a fallu prendre sur ma responsabilité et dont j’invoque la ratification immédiate.

Je viens de renvoyer de l’École Normale et de faire conduire chez madame sa mère l’élève Galois, pour le fait indiqué dans la lettre que j’eus l’honneur de vous écrire avant-hier. Cet élève m’a été démontré, tant par les déclarations de plusieurs de ses camarades que par un aveu plein d’impudence, fait après de vains essais de dénégation, devant M. Jumel l’un des maîtres surveillants et devant moi, être l’auteur d’une demande qui, dès dimanche der-


  1. Voir le texte de la lettre de Galois, page 225.