Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/15

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théâtrale fut jugée de peu de ressources pour lui. Alors, l’héritage de sa belle-mère tomba sur le tapis.

Mme Guyons, qui avait deux filles, leur avait donné à chacune huit cent mille francs en dot, et il leur restait à partager encore plus de deux millions. La véritable planche de salut de M. du Quesnoy était donc sa femme. On discuta les qualités respectives des deux époux, et Allart reconnut que décidément Mme du Quesnoy était peu aimée, qu’on la considérait comme une personne à prétentions ridicules, ennuyeuses et désagréables. L’opinion de Mme Desgraves était celle de tout le monde.

Allart dédaigna de prendre le parti de Mme du Quesnoy. À la nature des assaillants, il jugeait que son propre et favorable sentiment était le seul juste. En même temps il commença à mal augurer du personnage de M. du Quesnoy.

Plus il pensait à cette femme, malgré le froid accueil qu’elle lui avait fait, et l’oubli où elle était arrivée de lui, et plus fort le reprenaient ses anciennes impressions d’affection et même d’enthousiasme. Il ne l’avait revue qu’un moment : il était sûr qu’elle était malheureuse, qu’elle était supérieure à tous ceux qui l’entouraient, et il se disait très sérieusement qu’il avait eu grand tort de ne pas l’épouser cinq ans auparavant, car il était l’homme qu’il lui fallait.

Ayant appris par Mme Desgraves que peu de jours après il y avait une soirée chez les du Quesnoy, il demanda à sa vieille amie de l’y faire inviter, ce qu’elle obtint facilement.