Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/18

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venant depuis un hiver seulement aux réceptions de Mme du Quesnoy, que Joachim du Quesnoy n’était pas très bien avec elle et s’était tourné du côté de Mme d’Archeranges.

— Ne vous mariez pas, si vous pouvez faire autrement, continua M. du Quesnoy.

— En vérité ? dit Niflart, mais je vous croyais très heureux.

— Ah ! soupira Joachim avec lassitude et contrariété.

— Mais Mme du Quesnoy est une personne si…

— Elle manque d’esprit, s’écria brusquement M. du Quesnoy. C’est le pire de tous les vices. Elle est fort rigide, mais que cela coûte cher !

— Quelquefois, dit l’homme d’affaires, la mésintelligence ne vient que de malentendus.

— Eh bien ! il n’y a jamais que des malentendus entre nous.

— C’est très fâcheux, dit Niflart, grave et pénétré.

— Elle me contrecarre à tort et à travers par entêtement, par ignorance, par amour-propre.

— Même dans les affaires ?

— Même dans les affaires, si elle pouvait.

Non-seulement M. du Quesnoy ne jugeait pas imprudent de communiquer quelques craintes à M. Niflart, mais encore il le faisait à dessein.

— Ma volonté est cependant toujours faite. Mais ces luttes mesquines prennent du temps, détournent une partie de l’esprit, quand il le faudrait tout entier aux choses importantes, continua-t-il.