Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/34

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dadais qui me paraît se mêler de se regarder ici comme chez lui.

— Je l’enverrai à mon mari pour me débarrasser de cette tutelle. Je ne suis pas obligée de lui donner d’argent, heureusement. On le laisse trop libre. Il a dix-huit ans… Mais qu’aviez-vous à me dire ? voilà quatre grands jours que vous n’avez donné signe de vie.

Rose était une grande personne à l’air imposant et d’une taille magnifique, mais qui n’avait pas le sérieux de son aspect.

Joachim aurait voulu trouver chez Mme d’Archeranges, ce matin-là, des paroles plus caressantes, une affection plus attentive à lui. Il aurait désiré parler de lui-même. Mme d’Archeranges avait le tort d’absorber à son profit toute la dose d’intérêt à répartir entre eux, et elle le dépita en ne prenant pas beaucoup de part à ses soucis. Il le lui dit.

— En pareille circonstance, répondit-elle, cette chère Françoise n’est-elle pas appelée à vous donner des consolations ?

— Ah ! ne marchons donc pas sur l’aspic ! dit Joachim en fronçant le sourcil.

— Enfin, comment cette perle a-t-elle pris la chose ? Elle nous a un peu bâtonné, hein ? la douce amie !

— Elle n’en sait rien. Est-ce que jamais je lui parle ? Vous êtes comme un fagot d’épines ce matin.

— Si encore elle avait payé les frais de la guerre, cette chère Françoise, s’écria Rose en éclatant de rire.

— J’ai besoin d’avoir l’esprit tranquille.

— Voulez-vous être bercé ? demanda Rose qui se