Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/36

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— Bien ! vous aussi ? s’écria-t-il.

— S’il s’agit de le rabrouer, dit Rose, vous arrivez bien.

— D’abord, reprit la vicomtesse, je viens de chez vous et j’ai vu votre femme.

Le ton avec lequel furent prononcés ces mots : votre femme, fut indescriptible, tant il contenait de rancune, de mépris, de répulsion.

— Elle m’a mise à la porte… continua-t-elle avec une sourde violence.

— La bonne femme, dit sarcastiquement Mme d’Archeranges.

— Comment, comment cela ? demanda Joachim se redressant irrité.

— Ah ! la langueur s’est envolée, interrompit Rose.

La vicomtesse raconta brièvement et haineusement la fin de son entrevue avec Françoise.

— C’est bien, j’en causerai avec elle, dit froidement Joachim en serrant les dents.

— Il en a peur ! s’écria Rose.

— Vous êtes insupportable, Rose ! répliqua brutalement Joachim, qui eut un accès de fureur… Et il ajouta, en frappant du poing sur la table : Je ferai plier cette femme, je la courberai, je l’abattrai, je la rendrai petite et soumise.

— Ce n’est pas sûr ! dit Rose, qui se divertissait à l’exaspérer.

La vicomtesse était prise d’un violent besoin de s’attaquer à toutes choses, d’exhaler ce qui l’oppressait. Elle tomba sur Joachim.