Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/50

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blaient conjurés pour lui enlever la tranquillité d’esprit nécessaire à ses négociations avec les hommes d’affaires. Néanmoins, son parti fut pris de jeter le petit garçon à la porte s’il était indiscret, et d’imposer silence à sa femme si elle réclamait.

— Ah ! ah ! vous êtes donc réconcilié avec votre sœur ? dit-il avec l’apparence du plus grand flegme.

Mme  d’Archeranges venait à toutes les soirées de Françoise, qui ne savait rien.

— Il était donc brouillé ? demanda Françoise.

— Je n’ai nul besoin de me réconcilier avec ma sœur, dit Charles avec un mouvement d’impatience.

Le jeune homme avait été profondément humilié le matin, et son courroux était toujours très vif, non-seulement à cause d’un sentiment de fier honneur personnel, mais aussi à cause de Mme  du Quesnoy, pour laquelle il avait une vénération sans bornes. Indépendamment de la honte que lui causait la liaison de sa sœur avec Joachim, il regardait Rose comme complice d’une persécution dirigée contre Françoise.

Sa première pensée avait été de ne remettre les pieds ni chez sa sœur ni en aucun lieu du monde où il pût rencontrer M. du Quesnoy. Puis il s’était dit qu’il avait un devoir à remplir auprès de Mme  du Quesnoy, celui d’être son défenseur et son vengeur.

Il était venu de bonne heure le soir, espérant arriver le premier, se trouver seul avec elle et lui confier ses peines et ses sentiments. Il voulait tout lui dire et se battre en duel avec M. du Quesnoy. Néanmoins, la présence inattendue de celui-ci l’avait un peu décon-