Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contraire, que la première et inoffensive coquetterie qu’elle eût tentée fût devenue un danger. Elle méprisa la nature avantageuse et déloyale d’un homme qui se permettait d’affecter de croire qu’on répondait à ses avances impertinentes. Son extrême sensibilité faisait qu’elle recevait toujours une blessure là où tout autre eût à peine ressenti un léger choc.

— J’ai assez dansé ! dit-elle avec sa violence sourde, habituelle.

Si elle avait pu, elle aurait, comme les déesses de la Fable, changé le marquis sur-le-champ en pierre ou en arbre.

— Oh ! dit M. de Meximiers, essayant d’éteindre des lueurs de raillerie dans ses propres yeux, ne pouvez-vous pardonner à un homme plein de joie…

— Vous vous trompez, monsieur, je ne savais de qui venaient ces fleurs.

« Il était si simple de ne pas les mettre », répondait l’œil incrédule et moqueur du marquis.

Mme  du Quesnoy, qu’il voulait reconduire, dégagea son bras du sien et le laissa. Il resta plein de dépit, malgré sa présence d’esprit, et tenta d’aller s’asseoir à côté d’elle. Mais elle sortit du salon.

— Eh bien ? vint demander au marquis M. de Daignes.

— Elle est fort émue, et elle avait pressenti ! répliqua M. de Meximiers d’un air indolemment triomphateur.

En même temps Rose, qui suivait tous les mouvements de Françoise avec la sollicitude de la haine, disait à Joachim :