Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/70

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rent sa large physionomie ingénue, gaie et pensive, et elle y vit que Philippe devait être un homme bon et énergique, un esprit tendre et solide, un être attirant.

Allart n’oublia jamais ce qu’il éprouva sous ce sincère et sympathique examen.

Charles, qui les observait, reconnut lui-même, à travers les paroles insignifiantes qu’ils étaient forcés d’employer, le lien qui se formait, l’amitié qui se traitait.

Son dévouement pour Mme  du Quesnoy était si désintéressé, d’espèce si héroïque, qu’il aima aussitôt Allart, et fut heureux qu’enfin Françoise eût trouvé peut-être, pour l’avenir, un défenseur plus efficace que lui. Du moins il le sentait confusément.

Mais M. du Quesnoy, à demi brouillé avec Rose, dont il trouvait trop exagérées les coquetteries envers le marquis, revint vers sa femme.

La persistance juvénile de Charles à se constituer le garde du corps de Mme  du Quesnoy, l’air d’entrain, de plaisir que celle-ci avait eu plusieurs fois dans la soirée, les insinuations de Rose, la nouvelle perte au jeu, la comédie faite avec M. de Daignes, l’avaient criblé d’ennuis, de piqûres, et sa femme était le pivot de toutes ces contrariétés !

Allart s’approcha en lui disant qu’il remerciait Mme  du Quesnoy ; Joachim s’inclina à peine poliment. Allart lui était déplaisant. Allart était près de sa femme et celle-ci avait l’air joyeux.

— Je vous avais dit que je ne voulais pas que ce petit garçon restât ici, dit-il.