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I. — L’Ultimatum autrichien et la Réponse serbe
(23-25 juillet)
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Le 28 juin 1914, à Serajevo, capitale administrative de la Bosnie, l’archiduc François-Ferdinand, héritier présomptif de la couronne austro-hongroise, fut assassiné ainsi que sa femme, la duchesse de Hohenberg. Ce double crime fut le point de départ de la guerre.

Manifestement, les assassins étaient des conspirateurs qui avaient voulu protester ainsi contre l’annexion de la Bosnie et de l’Herzégovine à l’Autriche et préparer la réunion de ces provinces à la Serbie. Pour cette raison, l’Autriche posa tout de suite comme une évidence que l’origine de ce complot devait être cherchée à Belgrade et qu’il avait été organisé, sinon par le Gouvernement serbe, du moins par des associations que ce Gouvernement avait le tort de tolérer et même de protéger. C’est dans cet esprit que fut conduite l’enquête ordonnée par le Gouvernement de Vienne : aussi était-il facile de prévoir à quels résultats elle aboutirait. Elle était à peine commencée que déjà la presse officieuse annonçait qu’une « démarche » comminatoire allait être faite auprès de la Serbie pour l’obliger à cesser ses coupables agissements. Dès le 2 juillet, l’ambassadeur français, M. Dumaine, avertissait son Gouvernement que la situation lui paraissait inquiétante[1]. Mais, comme sur un mot d’ordre, quand approcha le moment où les conclusions de l’enquête allaient être publiées, le ton changea. On ne parlait plus de « démarche », mais seulement de « pourparlers ». Le comte Tisza fit même à la Chambre un discours dont la modération alla

  1. L. J., no 8.