Page:Durkheim - Qui a voulu la guerre ?.djvu/23

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avait plus qu’à attendre que la réponse serbe fût remise à l’Autriche.


La Réponse serbe. — On attendit avec anxiété ; car on croyait généralement que la Serbie ne se soumettrait pas, tant les exigences autrichiennes étaient jugées exorbitantes. Tout ce qu’on souhaitait, c’est qu’elle ne répondît pas par un refus radical qui rendît impossible toute négociation.

Or, le 25 juillet, à 5 h. 45 du soir, elle remettait sa réponse qui était une soumission intégrale.

La Serbie s’engageait, à faire la déclaration solennelle qui était exigée d’elle et dans les termes exacts qui lui étaient prescrits. Quant aux dix autres articles de l’ultimatum, deux, mais deux seulement, n’étaient acceptés qu’avec certaines réserves. Ce sont ceux qui concernent la coopération de fonctionnaires étrangers.

Le Gouvernement serbe faisait remarquer qu’il se représentait mal en quoi pourrait consister cette coopération, pour ce qui regarde « la destruction du mouvement subversif ». Cependant, il se déclarait prêt à l’admettre autant qu’« elle répondrait aux principes du droit international et à la procédure criminelle, ainsi qu’aux rapports de bon voisinage » (art. 5).

De même, la collaboration d’autorités austro-hongroises aux enquêtes judiciaires était jugée impossible ; car elle constituait « une violation de la Constitution et de la loi sur la procédure criminelle ». Néanmoins, ajoutait la note, « dans des cas concrets, des communications sur les résultats de l’instruction en question pourraient être données aux agents austro-hongrois » (art. 6).

Pour tout le reste, la Serbie prenait l’engagement de se conformer aux exigences autrichiennes. Au sujet des mesures réclamées contre les menées de la presse, le Gouvernement serbe faisait observer, il est vrai, que l’état actuel de la législation le laissait provisoirement désarmé, la provocation à la haine de l’Autriche n’étant pas légalement un délit, et la