Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/35

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— Lorsque je suis arrivé à l’extrémité du sentier…

— Voyons, dépêche-toi, qu’as-tu vu ? dit Tarlton impatienté.

— Attends donc un moment que je prenne haleine.

— Tu n’en as pas besoin. Allons, voyons, nous écoutons.

— Lorsque je suis arrivé à l’extrémité du sentier, comme je cherchais le volant, j’ai vu un grand jardin, et, dans un endroit qui fait face au chemin, un enfant à peu près aussi grand que Tarlton, monté sur un arbre et qui en secouait les branches ; et à chaque coup, il faisait tomber une quantité considérable de pommes rouges qui m’ont fait grande envie. J’en ai demandé une au garçon que j’apercevais ; mais il m’a répondu qu’il ne pouvait pas m’en donner, parce qu’elles appartenaient à son grand-père ; et à l’instant même, j’ai vu derrière un groseillier un vieillard, le grand-père sans doute, mettre la tête à la fenêtre et jeter de mon côté des regards menaçants. Je l’ai entendu brailler après moi tout le long du chemin.

— Laissons-le brailler. Il ne criera pas pour rien, je le jure, dit Tarlton ; pour ma part, je suis résolu à remplir mes poches de ses pommes rouges avant d’aller me coucher. »