Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/38

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« Pauvre Loveit ! nous savions bien qu’il ne nous refuserait pas. »

Le complot ainsi formé, Tarlton prit le commandement de l’expédition, exposa son plan, et indiqua comment il fallait s’y prendre pour s’emparer plus facilement des pommes du pauvre homme.

Entre neuf et dix heures du soir, Tarlton, Loveit et un autre camarade sortirent de la maison par une fenêtre située au bout d’un long corridor du rez-de-chaussée. Il faisait clair de lune. Après avoir traversé le champ et franchi la barrière, nos petits maraudeurs, dirigés par Loveit, arrivèrent à la porte du jardin. Loveit reconnut la maison blanche et le pommier qui en était proche. Ils firent un trou dans la haie et réussirent, non sans égratignures, à pénétrer dans le jardin. Tout était silencieux. À peine entendait-on le bruissement des feuilles, agitées par un léger souffle du vent ; Ils étaient émus et leur cœur battait violemment. Comme Loveit grimpait sur l’arbre, il crut entendre une porte qui s’ouvrait dans la maison. Il conjura à voix basse ses compagnons d’abandonner l’entreprise et de retourner au logis. Mais ceux-ci ne voulurent pas consentir avant d’avoir rempli toutes leurs poches. Alors ils se décidèrent à s’en retourner par le même chemin, et chacun se retira dans sa chambre aussi doucement que possible.