Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/68

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à M. Spencer toute sa gratitude, il quitta cette maison hospitalière et se dirigea vers la demeure de Mme Churchill.

Il arriva sur la place de la Reine vers trois heures. La porte de la maison de Mme Churchill lui fut ouverte par un homme aux larges épaules, au visage enluminé, vêtu d’un habit bleu et d’une veste écarlate, auquel Franklin n’osa donner sa lettre, dans la crainte que ce ne fût pas un domestique.

« Que voulez-vous ? lui dit cet homme.

— J’ai une lettre pour Mme Churchill, » répondit Franklin d’une voix aussi respectueuse que celle du sommelier avait été insolente.

Le sommelier regarda la lettre, examina l’adresse, l’écriture, l’enveloppe, et remonta l’escalier ; puis au bout de quelques minutes, il revint, en disant à Franklin d’essuyer ses pieds et de le suivre.

Le jeune garçon fut introduit dans une grande et belle salle, où se trouvaient la maîtresse du logis et, sa suivante, Elle lui fit plusieurs questions, l’écouta attentivement pendant qu’il parlait et son regard, sévère en commençant, devint ensuite si doux que Franklin éprouva pour sa maîtresse un sentiment de crainte mêlé de respect et d’affection.

« Je te prends au mon service, dit-elle ; tu seras