Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

procédés, la différence que la toilette mettait entre lui et le nouveau venu, et de se relever de la défaveur ou l’arrivée de Félix allait le faire tomber. Puis il chercha à s’assurer l’approbation de sa maîtresse par son obéissance absolue à tous ses ordres et par sa provenance de tous les instants ; il voulut, aussi s’attirer la bienveillance des domestiques, en ne manquant aucune occasion de les obliger. Ce plan de conduite fut promptement arrêté dans sa tête, et il le mit aussitôt à exécution. Il s’aperçut bien vite que sa maîtresse lui savait gré de ses efforts, mais qu’il en était autrement des domestiques et qu’il avait le malheur de les contrarier malgré son bon vouloir.

Cependant il avait fait de grands progrès dans l’amitié de M. Tirebouchon, le sommelier ; il se mettait en quatre pour lui être utile, et chaque jour il faisait au moins la moitié de son ouvrage. Mais un soir que M. Tirebouchon était sorti et que Franklin montait l’escalier, sa maîtresse lui demanda :

« Ou est le sommelier ?

— Il est parti, madame.

— Où est-il allé ?

— Je l’ignore, madame. »

Il avait dit la vérité, et n’avait pas mis de méchanceté dans ses réponses ; mais lorsqu’il répéta au sommelier ce qui venait de se passer, il reçut