Page:Emile Zola - La Conquête de Plassans.djvu/387

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


XXIII


Macquart ne trouva pas chez lui le docteur Porquier, qui accourut seulement vers minuit et demi. Toute la maison était encore sur pied. Rougon seul n’avait pas bougé de son lit : les émotions le tuaient, disait-il. Félicité assise sur la même chaise, au chevet de Marthe, se leva pour aller à la rencontre du médecin.

— Ah ! cher docteur, nous sommes bien inquiets, murmura-t-elle. La pauvre enfant n’a pas fait un mouvement depuis que nous l’avons couchée là… Ses mains sont déjà froides ; je les ai gardées dans les miennes, inutilement.

Le docteur Porquier regarda attentivement le visage de Marthe ; puis, sans l’examiner autrement, il resta debout, pinçant les lèvres, faisant de la main un geste vague.

— Ma bonne madame Rougon, dit-il, il vous faut bien du courage.

Félicité éclata en sanglots.

— C’est la fin, continua-t-il à voix plus basse. Il y a longtemps que j’attends ce triste dénoûment, je dois vous le