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armes, il faut opposer le tranchant du dehors de la lame, tenir le poignet dans la position de la quarte au dehors des armes, tendre le bras, avoir la main sur la ligne de l'épaule droite, & toucher ferme la lame de son adversaire avec le talon de l'épée.

On pare aussi ce coup en racourcissant le bras, en tenant le poignet un peu plus au dehors des armes & la pointe de l'épée plus haute. Le coup paré, il faut glisser sur la lame du foible au fort. De cette maniere on écarte non seulement la pointe de son épée, mais aussi on peut la lui faire sauter de la main.

De la parade de seconde sur le coup de seconde.

Fig. 18. Il faut parer le coup de seconde avec le tranchant du dedans, & hausser le poignet en seconde à la hauteur de l'épaule droite, tenir la pointe de l'épée basse & bien soutenue du fort au foible, diriger la pointe entre l'aisselle & la mamelle droite de son adversaire, & tendre le bras ferme pour déranger la pointe de son épée.


PLANCHE VI. De la parade du demi cercle sur le coup de quarte basse.

Fig. 19. La parade du demi cercle doit être formée au dedans des armes par un coup ferme sur le foible de la lame de l'adversaire, avec le tranchant du dedans & du fort de l'épée. Il faut tourner les ongles en dessus, tendre bien le bras, tenir le poignet à la hauteur du menton, & la pointe de l'épée basse & soutenue du fort au foible.

De la parade du coup flanconade par le cavé, avec l'explication de la parade du même coup par un liement d'épée.

Fig. 20. Le cavé, est une parade où il faut tourner vivement le poignet de quarte en tierce dans le tems que l'adversaire gagne la lame du foible au fort, pour tirer la flanconnade, former un angle du poignet à la pointe; par ce moyen on évite la botte, & la pointe de l'épée se trouve exactement dans la ligne du corps de l'adversaire. On doit aussi observer de bien tendre le bras, & de soutenir avec fermeté sa lame depuis le fort jusqu'à la pointe de son épée.

Le liement d'épée se fait aussi dans le tems qu'il tire le coup de flanconnade. Il faut céder la pointe sans quitter sa lame, ensorte que la pointe forme un demi-cercle en passant par-dessous son poignet; & lorsque la parade sera formée, les deux poignets & lames se trouveront dans la position de quarte, comme on étoit avant que le coup fût tiré, avec cette différence, que le poignet se trouvera plus bas que dans la garde ordinaire.

De la parade de prime sur le coup de seconde.

Fig. 21. Pour parer de prime sur le coup de seconde, il faut passer la pointe de l'épée par-dessus la lame de son adversaire dans le tems qu'il tire la seconde, la baisser à sa ceinture, lever la main droite à la hauteur de la bouche, tourner les ongles tout-à-fait vers soi, tenir le coude plié & le corps bien en arriere, & dans cette position donner un coup ferme & sec sur la lame en parant du fort de l'épée & du tranchant du dehors.

Il faut, en parant de prime, opposer la main gauche, comme il est expliqué dans le coup de flanconnade, ou sortir de la ligne.

L'opposition de la main gauche se fait, quand on pare, en serrant la mesure & pour éviter la pointe de l'épée de l'adversaire, en cas qu'on veuille riposter sur la même ligne.

Sortir de la ligne se fait dans le même tems qu'on pare son coup. Ainsi dans ce tems il faut porter le pié droit à plat & ferme à six pouces sur la droite, & faire suivre le pié gauche du même côté d'environ un pié étant plus éloigné du centre. Selon mon avis cette derniere opération est préférable à l'opposition de la main gauche. Comme elle est pratiquée dans plusieurs académies, sur tout dans celles d'Italie, on a jugé à propos d'en donner l'explication.

La raison pour laquelle on préfere la derniere à la premiere, est parce que les pointes des deux épées se trouvent basses & au dedans des armes. Il vaut mieux sortir de la ligne pour faire sa riposte, puisqu'on voit à découvert toute la partie gauche de l'adversaire.


PLANCHE VII. De la parade de quinte sur le coup de quinte. Fig. 22. On tire le coup de quinte, en trompant la parade du demi cercle, ou de prime & tenant la main en quarte; il faut dégager la pointe de l'épée par-dessus la lame de son adversaire dans le tems qu'il pare du demi-cercle, de prime, & lui tirer au flanc.

On pare ce coup en tenant la main en quarte, le poignet élevé & la pointe basse, en opposant le même fort du tranchant du dehors en écartant sa pointe par la fermeté du poignet, en soutenant bien la lame du fort au foible, & ayant le bras bien tendu, & le corps porté sur sa partie gauche.

Explication des différentes bottes qu'on peut parer avec la même parade outre celles qui sont expliquées.

Toutes les parades en général se font de pié ferme en avancant, ou reculant. Avec la parade de quarte on pare, en baissant le poignet, la quarte basse & la seconde: en le haussant, on pare les coupés sur pointe au dedans des armes, & la flanconnade. Avec la parade de tierce, on pare la quarte au dehors des armes; en haussant le poignet, on pare les coupés sur pointe tirés en tierce, ou en quarte au dehors des armes. Avec la parade de quarte au dehors des armes, on pare la tierce. En haussant le poignet, on pare lesdits coupés sur pointe. Avec la parade de seconde, on pare tous les coups de dessous le poignet soit de quinte soit de quarte basse ou de flanconnade, en tenant le poignet haut & la pointe de l'épée à la ceinture. Avec la parade du demi-cercle on pare la quarte, la tierce, la quarte hors des armes, & la seconde. Avec la parade de prime, on pare la quarte, la quarte basse & la seconde. Avec la parade de quinte, on pare la seconde & la flanconnade.

Observations sur les parades.

Une parade est d'autant plus nécessaire, lorsqu'elle est bien formée & à propos, qu'elle est aussi dangereuse, lorsqu'elle est éxécutée sans jugement & qu'elle est écartée. La parade est une défense qui empéche d'être touché. Ainsi on doit observer, en défendant le côté par où l'on est attaqué, de ne pas donner un plus grand jour à son adversaire, qui trouvant plus d'aisance, pourroit en profiter. Pour cet effet, il ne faut pas s'étonner des différens mouvemens qu'il pourroit faire soit du corps, soit des piés ou de la pointe de son épée. Il n'est pas douteux qu'on a un grand avantane en le forçant à se défendre, puisque dans ce tems-là il lui est impossible d'attaquer. Alors on est en état de profiter du plus grand jour qu'il peut donner par ignorance, ou par inadvertance; mais aussi il est certain que l'avantage est plus grand de lui riposter, si l'on souffre l'attaque, lorsqu'on est en état de parer suivant les regles des armes.

De la riposte après la parade.

Chaque parade a sa riposte. On est regardé comme bon tireur d'armes, lorsqu'on pare avec jugement & qu'on riposte avec vivacité & justesse. Il y a dans les armes deux manieres de riposter, l'une dans le tems que l'adversaire tire son coup, & l'autre dans le tems qu'il se remet en garde. La premiere ne convient qu'à ceux qui sont bien formés dans l'exercice des armes, car elle exige beaucoup de précision, un coup-d'œil juste, & une parade ferme & seche, puisque l'adversaire, qui n'a pas fini son coup, doit recevoir la riposte au corps, ce qu'on appelle en fait d'armes riposter de la main.

La seconde qui est la riposte dans le tems qu'il se remet en garde, après avoir tiré sa botte, se fait en le touchant au corps avant que son pié droit pose à terre, lorsqu'il se remet en garde. Pour la bien exécuter, il faut la faire en s'alongeant avec vivacité.