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2 EXLICATTOM HISTORIQUE

avoit de l'esprit & qu’elle aimoit les sciences, elle faisoit ordinairement tomber la conversation sur quelques matières savantes. Un jour que la pluye avoit interrompu la promenade, & qu’on étoit demeuré dans un Sallon, on s’amusa à regarder les peintures du plafond qui étoient fort belles ; c’étoient des sujets de la Fable & de l’Histoire des Dieux. Le milieu représentoit le Jugement de Paris, là on voyoit les trois Déesses dans des habits magnifiques & galans, étaller leurs charmes devant ce jeune Berger, pour obtenir un jugement favorable à leur beauté. Paris paroissoit tout interdit, & on auroit crû qu’il n’auroit sçû en faveur de qui se déclarer, si on n’avoit vu dans ses yeux, quelque chose de plus tendre pour Venus que pour les autres Déesses. Alcidon qui savoit parfaitement la Fable, expliqua toutes les circonstances de celle-ci avec beaucoup de netteté, & tout le monde fut charmé de l’entendre. Je ne trouve rien de si beau, dit Eliante, que ces Fables magnifiques dont les Poëtes ont orné leurs Ouvrages ; le mal est, qu’elles n’ont rien de vrai, & que ce ne sont que les fruits d’une imagination brillante. Comment l’entendez-vous Madame, dit Alcidon ? tout le mon-