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même époque dans le Bulletin des sciences mathématiques.

En deux mots, j’ai toujours régardé les équations de la théorie de la relativité restreinte d’Einstein comme représentant exactement les faits que nous connaissons, et je pense que les faits nouveaux qu’on découvrira entreront dans le même moule pendant de nombreuses années. Je pense qu’il n’y a pas une seule contradiction logique dans ce système d’équations. De même je pense que la théorie généralisée (gravitation-inertie), est une admirable construction, dont les équations représentent exactement les relations numériques entre les grandeurs mesurables.

On peut souvent imaginer, pour conduire aux mêmes équations plusieurs langages et représentations symboliques. Il n’est donc pas assuré que le langage d’Einstein doive rester perpétuellement le meilleur ; mais il est actuellement le seul cohérent, il faut l’enseigner, et il n’en faut pas enseigner d’autre ; le comprendre le mieux possible ; le commenter le moins possible, et apprendre à s’en servir.

Sans la guerre, qui nous a donné de bien autres soucis, je n’aurais pas attendu si longtemps pour remettre au point l’interprétation que la plupart des lecteurs ont adoptée — par ma faute évidemment — d’un article où le scepticisme seul était mis en évidence, sans contrepoids.

M. Brillouin,

Au Collège de France,

Le 8 avril 1921.