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I


À ses débuts, Émile Zola n’était qu’un élève des romantiques, qui sentait vivement Victor Hugo et Musset, qui avait lu Balzac et qui en appréciait surtout ce qu’il a de romanesque et de romantique et qui aspirait vaguement à continuer le Musset des Contes et Nouvelles et le Balzac d’Ursule Mirouet et de la Grande-Bretèche.

Il fit les Contes à Ninon et Thérèse Raquin. Les Contes à Ninon étaient insignifiants comme fond, d’une assez agréable poésie de romance, caressante et fade, comme forme. Thérèse Raquin était un drame bourgeois, sombre et violent, sans nuances, dont j’ai entendu dire par une dame, à cette époque éloignée : « Ce serait bien ennuyeux, si ce n’était pas si triste. » Le don d’apitoyer par l’horreur se montrait déjà. Du reste, déjà, aucune espèce de psychologie. C’est là qu’on trouve, aveu naïf que l’auteur se serait gardé de faire plus tard : « Elle en vint à… par un lent travail d’esprit qu’il serait très intéressant d’analyser ; » et que l’auteur n’analysait point du tout. Il confessait que la seule chose à faire et qu’il reconnaissait qui eût