Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
l’amour muet.

François arriva très-gai dans sa patrie. Il retourna à son logis dans la petite rue, et y vécut très-retiré, en se contentant de prendre sous main des renseignemens sur Méta. Ceux qu’il reçut furent très-satisfaisans ; mais il ne voulut pas l’aller voir, ni lui faire connoître son retour avant que son sort fût décidé.

Il attendoit le jour de l’équinoxe avec la plus vive impatience. Combien, jusqu’à ce moment, le temps lui parut long ! Il ne put fermer l’œil durant la nuit qui précéda le jour marqué. Afin de ne pas manquer cet ami, qu’il ne connoissoit pas encore, il s’établit avant l’aurore sur le pont du Weser, où il ne se trouvoit encore personne. Plein de l’espoir de son bonheur futur, il faisoit des projets sur la manière dont il emploieroit sa fortune. Il s’étoit