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les portraits de famille.

en me caressant, pour que je les prisse dans mes bras, et celui que j’étois obligé de continuer à tenir par la main, cachoit son visage, afin que ses yeux ne rencontrassent pas le moindre trait du tableau.

« Sachant que la plupart des enfans ont peur des figures colossales, ou même de grandeur naturelle, je cherchai à donner du courage à mes deux petits amis ; cependant, en considérant plus attentivement le portrait qui les effrayoit si fort, je ne pus me défendre d’un mouvement de crainte. Ce portrait représentoit un chevalier, dans le costume des siècles les plus reculés. Un ample manteau de couleur grise lui descendoit des épaules jusqu’aux genoux ; un de ses pieds, posé en avant, sembloit vouloir