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les portraits de famille.

dans le jardin ; mais mon aimable compagne ne quitta pas mes côtés. Les deux jeunes garçons sautoient gaîment devant nous, poursuivoient les bannetons, et secouoient les arbrisseaux pour les faire tomber. La rosée s’élevoit à la clarté de la lune, et formoit un réseau argenté sur les fleurs et sur le gazon. Emilie tenoit mon bras, et en sœur affectionnée me conduisit, comme pour en prendre congé, à tous les bosquets et à tous les endroits que j’avois coutume de visiter seul avec elle ou bien avec sa famille.

« Revenant à la porte du château, je fus obligé de lui réitérer la promesse que son père m’avoit fait prononcer, de venir passer avec eux quelques semaines de l’automne. Cette saison, dit-elle, est aussi belle que le printemps. Il ne s’agit