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les portraits de famille.

nement ; mais il avoit donné sa parole impériale. Je me présentai devant l’empereur ; il m’offrit des richesses, des terres, des honneurs, pour que je consentisse à céder Berthe au comte ; mais elle m’étoit plus chère que tous les biens du monde. L’empereur entra en courroux, il m’enleva ma prétendue par force, ordonna de raser mon château, et me fit jeter dans une prison. Je maudis sa puissance et ma destinée ; mais dans la nuit, l’image aimable de Berthe m’apparut en songe, et je me consolai pendant le jour par le souvenir des douces illusions de la nuit. Enfin, mon gardien me dit : Tu me fais compassion, Ditmar ; tu expies ta fidélité dans une prison, et Berthe t’a abandonné. Demain, elle devient la femme du comte. Cède donc à la volonté de l’empereur, pendant qu’il