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l’amour muet.

étable qu’à une habitation humaine. L’homme impitoyable qui y demeuroit lui refusa le feu et l’eau comme à un banni. Il étoit prêt à aller s’étendre sur la paille au milieu de ses bestiaux, et sa paresse l’empêchoit d’allumer du feu pour un étranger. François tâcha vainement d’émouvoir la pitié du paysan ; celui-ci ne se laissa pas toucher, et souffla sa chandelle le plus tranquillement du monde, sans s’embarrasser de François. Cependant, comme le voyageur l’empêchoit de dormir, parce qu’il ne cessoit, ni ses lamentations ni ses prières, il chercha à s’en débarrasser. « Ami, lui dit-il, si vous voulez être commodément, ce ne sera pas ici ; mais traversez le petit bois à main gauche, vous trouverez le château du chevalier Eberhard Bronkhorst ; il donne l’hospitalité aux voyageurs ; mais il a une