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préface.

horreur des ténèbres naturelle à l’homme, horreur dont il ne peut se rendre raison, il est un fait certain, c’est que l’on se plaît beaucoup à écouter les histoires de revenans, de spectres, de fantômes. Nous avons pour le merveilleux un certain goût qui nous fait prêter une oreille attentive à tous les récits dont les événemens sortent de la sphère habituelle des choses. Voilà sans doute pourquoi l’étude des sciences étoit jadis entremêlée de prodiges ; aujourd’hui, on l’a réduite à la simple observation des faits. Cette révolution salutaire et propre à hâter les progrès de la vérité, a cependant déplu à quelques esprits ; ils ont dit que l’on avoit dépouillé les sciences d’un de leurs attraits les plus vifs, et que la nouvelle méthode flétrissoit l’ame et désenchantoit l’étude. Ils ne négligent aucune occasion de faire