Page:Faure - De la race de Salers et de son amélioration.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 38 —

producteurs serait connue. La mise à exécution de cette pratique procurerait de bons résultats et les frais occasionnés par l’entretien du sujet seraient largement compensés par la qualité du produit.

Les jeunes étalons, qui donnent des qualités favorables à l’engraissement, ont été repoussés pendant longtemps, parce qu’on craignait d’enlever à la race son aptitude au travail ; mais l’expérience journalière est venue détruire cette erreur, et prouver que dès l’âge de 15 à 18 mois on pouvait les utiliser sans compromettre la valeur des produits ni les intérêts des éleveurs. Il serait imprudent de garder des taureaux au-delà de trois ans, car ils fatiguent les femelles, deviennent parfois méchants, indociles ; ce sont là autant d’inconvénients qu’il faut éviter.

L’âge que doit avoir la génisse est de la plus grande importance ; il influe sur les aptitudes du produit et principalement sur la lactation. Les éleveurs du Cantal, craignant d’arrêter leur développement en les livrant trop jeunes au mâle, n’en font des reproducteurs qu’à l’âge de deux ans. Ces craintes sont fondées, vu le régime des animaux pendant le jeune âge ; mais elles n’auraient plus leur raison d’être si la nourriture était meilleure, car, le développement serait plus considérable et les génisses pourraient être saillies plus tôt. C’est méconnaître les principes économiques que de donner une nourriture insuffisante. Il suffit de considérer les avantages que procure une bonne alimentation, pour voir l’erreur des propriétaires. En effet, le lait étant une substance précieuse pour la valeur du produit et l’indus-