Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/142

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RAYMONDE, se dégageant et passant au 1.

Mais laissez-moi !…

TOURNEL,

Non ! Non !

RAYMONDE.

Ce n’est pas à vous qu’on a écrit !… c’est à mon mari.

TOURNEL.

Mais non, mais non !… C’est invraisemblable : il est laid, lui. Seulement nous étions ensemble, n’est-ce pas ?… alors la personne a confondu et…

RAYMONDE, s’efforçant de lui couper la parole,

Mais pas du tout !… mais pas du tout !… (Comme un argument sans réplique.) La lettre à mon mari, c’est de moi.

TOURNEL, avec un sursaut d’étonnement.

De vous ?

RAYMONDE.

Absolument !

TOURNEL.

Vous écrivez des lettres d’amour à votre mari ?

RAYMONDE.

je voulais voir s’il me trompait… s’il viendrait au rendez-vous.

TOURNEL, poussant un cri de triomphe.

Ah !… Eh ! bien, vous voyez ! Vous voyez ! vous qui ne vouliez plus être à moi, parce que vous pensiez, que votre mari vous était infidèle ; vous voyez qu’il n’est pas venu ! et c’est moi