Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/28

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cause — sauf votre respect — de sa fichue façon de parler…

LUCIENNE.

Dame, un homme qui n’a que des voyelles à vous offrir.

ÉTIENNE.

Bien, oui !… C’est pas assez ! Je sais bien qu’en écrivant, il donne aussi les consonnes, mais on ne peut pas toujours écrire, pas vrai ? (Remontant au-dessus de la table.) Ah ! c’est bien dommage, allez ! Un garçon si sérieux ! si rangé ! Si je vous disais qu’on ne lui connaît pas de maîtresse, madame…

LUCIENNE.

Allons donc !

ÉTIENNE, bien naïf.

Moi ! du moins.

LUCIENNE, se levant,

Eh ! bien, il est bien loti, votre jeune homme !

ÉTIENNE, poussant un soupir.

Ah ! oui ! (Voyant Raymonde paraître au fond.) Ah ! voici madame !

LUCIENNE, allant à Raymonde.

Toi, enfin !

RAYMONDE, entrant un peu en coup de vent.

Ah ! ma pauvre amie… je suis désolée. (À Étienne, tout en gagnant au-dessus de la table, sur laquelle elle dépose son réticule.) Laissez-nous, Étienne !

ÉTIENNE.

Oui, madame. (À Lucienne.) Madame m’excuse ?