Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/34

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casinos, des gens étonnant la galerie par leur estomac, taillant à banque ouverte, que l’on retrouve quelque temps après jouant la pièce de cent sous ?

RAYMONDE, rageuse et en voix de tête.

Mais, si seulement il la jouait, la pièce de cent sous ! Mais rien ! Il est le monsieur qui tourne autour de la table.

Elle remonte près du meuble sur lequel elle a déposé son chapeau.
LUCIENNE.

Eh ! bien, raison de plus !… Ça ne prouve pas qu’il se décave ailleurs ; ça prouve simplement qu’il est décavé, un point, c’est tout.

RAYMONDE, qui a écouté tout cela, adossée au meuble du fond et les bras croisés.

Oui-da ? (Redescendant jusqu’à la table et fouillant dans son réticule dont elle tire une paire de bretelles qu’elle brandit sous le nez de Lucienne.) Eh ! bien… et ça ?

LUCIENNE.

Qu’est-ce que c’est que ça ?

RAYMONDE, sur un ton péremptoire.

Des bretelles.

LUCIENNE, sur le même ton.

C’est ce qu’il me semblait.

RAYMONDE.

Et sais-tu à qui elles sont ces bretelles ?

LUCIENNE.

À ton mari, je présume !