Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/35

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RAYMONDE, vivement.

Ah ! ah ! tu vois, tu ne le défends plus autant.

LUCIENNE.

Mais non, quoi ! Je dis ça… parce que je suppose que si tu as des bretelles sur toi, elles sont plutôt à ton mari qu’à un autre monsieur.

RAYMONDE, qui a remis les bretelles dans le réticule, allant déposer ce dernier sur le meuble du fond et tout en parlant, redescendant (1), milieu de la scène.

Parfaitement ! Eh ! bien, peux-tu m’expliquer maintenant, comment il se fait que mon mari les ait reçues ce matin par la poste, ces bretelles ?

LUCIENNE.

Par la poste ?

RAYMONDE.

Oui, un colis postal que j’ai ouvert par mégarde en inspectant son courrier.

LUCIENNE.

Et pourquoi l’inspectais-tu, son courrier ?

RAYMONDE, du ton le plus naturel.

Pour savoir ce qu’il y avait dedans.

LUCIENNE, s’inclinant ironiquement.

C’est une raison.

RAYMONDE.

Tiens !

LUCIENNE.

Si c’est ça que tu appelles ouvrir un colis par mégarde !