Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/47

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Mais je t’aime, toi, qui voulais lui faire croire que tu n’avais rien remarqué de sa façon de parler.

LUCIENNE.

Je ne voulais pas lui être désagréable.

ANTOINETTE, arrivant de gauche, un flacon à la main.

C’est ça, madame ?

RAYMONDE, prenant le flacon.

C’est ça, merci. (Elle s’assied sur un des sièges qui font vis-à-vis au canapé sur lequel Lucienne est assise, Antoinette sort.) Allons ! Si nous écrivions un peu notre lettre avant que mon mari ne rentre ?

LUCIENNE.

Tu as raison. (Se disposant à écrire.) Voyons, comment allons-nous lui tourner ce poulet ?

RAYMONDE.

Ah ! ça… ?

LUCIENNE.

D’abord, où notre inconnue aurait-elle reçu le coup de foudre en voyant ton mari ?

RAYMONDE.

Oui ! où ?

LUCIENNE.

Êtes-vous allés au théâtre, ces temps-ci ?

RAYMONDE.

Mercredi dernier, au Palais-Royal, avec M. Tournel.

LUCIENNE.

M. Tournel ?