Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/80

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TOURNEL.

Je venais de la quitter ; elle a répandu le bruit que c’était par chagrin. Mais elle a beau dire, quand on veut mourir, on ne choisit pas les moules !… c’est trop aléatoire.

CHANDEBISE, sur un ton catégorique.

Allons ! Allons ! Il n’y a pas d’erreur, cette lettre est à mon nom, mais elle est à ton adresse.

TOURNEL, hésitant à Finache.

Qu’est-ce que vous en pensez ?

FINACHE, ne voulant pas s’engager.

Oh ! moi !…

CHANDEBISE.

Mais oui, mais oui ! Eh bien, puisqu’elle est à ton adresse, c’est toi qui iras.

TOURNEL, se défendant sans conviction.

Ah ! non ! non.

CHANDEBISE.

D’abord moi, ce soir je ne suis pas libre ! Nous donnons un banquet à notre directeur d’Amérique, ainsi… !

TOURNEL.

Non, écoute ! non, vraiment… !

CHANDEBISE.

Allons donc ! Tu en meurs d’envie !

TOURNEL.

Tu crois ?

CHANDEBISE.

Tiens, regarde ton nez !… il titille !