Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/176

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De Chenneviette.

J’y vole !

(Pendant ce dialogue très rapide au milieu du brouhaha général, ce qui en fait presque une pantomime, Bouzin s’est sauvé par la droite en faisant tomber au passage la chaise qui est à droite de la porte, dans les jambes du général. Le Général enjambe la chaise, Bois-d’Enghien, qui s’est précipité, tient le général par une basque de son habit. Chenneviette qui s’est lancé à son tour enlève à bras-le-corps Bois-d’Enghien qui lui obstrue le passage, le rejette derrière lui et se précipite à la poursuite. — Affolement des personnages qui restent. Un instant après, on aperçoit dans le second salon la poursuite qui continue. Bouzin traverse le premier le fond en courant, puis, successivement, le général et Chenneviette.)
La Baronne.

Mais en voilà une affaire ! Qu’est-ce que c’est que cet homme-là ! Qu’est-ce qu’il a après ce garçon ?

Lucette.

Excusez-le, Madame, je vous en prie !

La Baronne.

Enfin, c’est très désagréable ces histoires chez moi. (Les deux femmes continuent de parler à la fois : Lucette pour excuser le général, la baronne pour manifester son mécontentement. Enfin d’une voix impérative.) Voyons ! finissons-en ! Nous avons un contrat à lire… Bois-d’Enghien ! donnez le bras à ma fille et venez. (Elle remonte.)

Lucette[1], prise de soupçon.

Mais… pourquoi M. Bois-d’Enghien ?

La Baronne, sous le coup de l’émotion et sans réfléchir.

Comment, pourquoi ?… Parce que c’est son fiancé !

  1. M. à gauche du canapé. — F. au-dessus. — L. à droite. — La B. — V. — B. d’E.