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à trois champignons. Les deux portes du palier sont munies à l’intérieur de vraies serrures ouvrant et fermant à clé.



Scène première

JEAN, puis UN FLEURISTE.
Au lever du rideau, Jean, dans le cabinet de toilette, et près du fauteuil, est en train de faire les bottines de son maître. Il tient une bottine à la main et la frotte avec une flanelle.


Jean, tout en frottant.

C’est épatant !… Le lendemain du soir où l’on a signé son contrat, ne pas être encore rentré à dix heures du matin ! C’est épatant ! (Il pose la bottine qu’il tenait et prend l’autre qu’il frotte également.) Moi, je ne pose pas pour la morale, mais quand on est fiancé on doit rentrer coucher chez soi… (Il souffle sur la bottine pour la faire reluire.) Ou alors on fait ce que je faisais… on couche avec sa future femme !… (Le fleuriste, qui est monté pendant ce qui précède avec une corbeille de fleurs sur la tête, s’arrête sur le palier, regarde la porte de droite et celle de gauche, et va sonner à droite.) Qui est-ce qui sonne ! Ça n’est pas monsieur, il a sa clé. (Indiquant la porte au fond qui ouvre sur le couloir.) Ah ! bien, si tu crois que je vais faire le tour pour t’ouvrir… (Il ouvre la porte du cabinet qui donne sur le palier.) Quoi ? qu’est-ce que c’est ?

Le Fleuriste, de l’autre côté du palier, va à lui.

Ah ! pardon !… le mariage Brugnot ?