Page:Feydeau - Un monsieur qui n’aime pas les monologues.djvu/11

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encore ; je ne pouvais pas lui en vouloir, au moins celui-là, il avait ses raisons !


L’autre jour, j’étais à l’exposition : il y avait des dames, beaucoup de dames ; j’en avais une devant moi… elle était très bien ! elle parlait toute seule et j’entendais tout ce qu’elle disait : « Ah ! je suis bien fatiguée !… si je prenais une voiture… j’irais dîner avec plaisir au restaurant… un bon buisson d’écrevisses, du champagne, oh ! ce serait bon !… » Et ainsi de suite ; c’était un monologue ! mais là, soit, il y avait une excuse ; je pouvais pas lui en vouloir ;… je ne lui en ai même pas voulu du tout… Enfin c’est un monologue qui m’a coûté très cher… Passons !


Tenez ! ma femme !… elle est bien bonne !… pas ma femme, l’aventure. Elle était dans sa chambre, un soir, étendue sur son divan. Je rentre doucement ; elle parlait toute seule, elle disait des bêtises : « Auguste !… viens !… n’aie pas peur, l’autre est sorti ! tu n’as rien à craindre… » Auguste ! je vous demande un peu ! Et je