Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 1.djvu/73

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ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! et je fais entendre le rire du « Garçon »[1], je tape sur la table, je m’arrache les cheveux, je me roule par terre, voilà qui est bon. Ah ! Ah ! voilà qui est une blague [.....] adieu, car je suis fou de cette nouvelle.

Réponds-moi et à toi.


20. AU MÊME.
Samedi soir 24. [juin] 1837.

(Saint Jean, jour le plus long de l’année, et dans lequel il arrive par hasard que ce farceur de soleil, parmi toutes ses bêtises, endosse l’habit du dimanche, se rougit comme une carotte, fait suer les épiciers, les chiens de chasse, les gardes nationaux, et sèche les étrons déposés au coin des bornes.)

J’espère que maintenant ta fureur de places s’est passée et ta lettre de vendredi m’a rassuré, car il me semblait voir bientôt entrer dans ma chambre un régiment de bulletins et de places retenues, tous et toutes sautant, dansant, tourbillonnant en nues épaisses autour de mon chevet, sur mes tables et dans mes rideaux. Nous avons eu 5 jours de vacances pendant lesquelles j’ai fait le métier que je fais depuis bientôt 16 ans, j’ai vécu, c’est-à-dire je me suis ennuyé, exceptons pourtant les jours que j’ai passés avec Alfred Le Poittevin qui sont : 1o  le dimanche où nous avons été à Radepont ; 2o  mardi dont j’ai bu et mangé la soirée à table chez lui. Quant aux

  1. Type symbolique du bourgeois grotesque conçu par Flaubert et ses amis.