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DE GUSTAVE FLAUBERT.

523. À MADEMOISELLE LEROYER DE CHANTEPIE.
Paris, 19 février [1857].

Je suis bien en retard avec vous, Madame. Ce n’est cependant ni dédain de votre charmante lettre, ni oubli, mais j’ai été surchargé des affaires les plus désagréables, car j’ai comparu (pour ce même livre sur lequel vous m’avez écrit des choses si obligeantes) en police correctionnelle sous la prévention d’outrage aux bonnes mœurs et au culte catholique. Cette Bovary, que vous aimez, a été traînée comme la dernière des femmes perdues sur le banc des escrocs. On l’a acquittée, il est vrai, les considérants de mon jugement sont honorables, mais je n’en reste pas moins à l’état d’auteur suspect, ce qui est une médiocre gloire. Il me sera impossible de publier mon roman en volume avant le commencement du mois d’avril. Me permettrez-vous, Madame, de vous en envoyer un exemplaire ?

Il va sans dire que j’attends impatiemment l’envoi de quelques-unes de vos œuvres. Je serai fort honoré, Madame, de les recevoir.


524. À MADEMOISELLE LEROYER DE CHANTEPIE.
Paris, 18 mars [1857].
Madame,

Je m’empresse de vous remercier, j’ai reçu tous vos envois. Merci de la lettre, des livres et du